Le 33e Colloque sur la Reconnaissance et l’Équivalence des Diplômes (PRED), organisé par le CAMES en collaboration avec le Ministère de l’enseignement supérieur du Congo, a pris fin ce mercredi 28 novembre 2018, à l’Université Marien Ngouabi.
Après l’examen des dossiers, conformément aux référentiels du Programme Reconnaissance et Équivalence des Diplômes, 188 dossiers sur 190 dossiers soumis à l’accréditation ont reçu un avis favorable des experts.
Le taux de réussite de l’ensemble des dossiers, nouveaux et demandes de renouvellement, est de 98,95% contre 89,62 % en 2017. Le Secrétaire Général du CAMES s’est dit très satisfait de cette évolution qui témoigne des efforts de formation consentis par les différentes parties prenantes en matière d’auto-évaluation et de montage des dossiers de candidatures.
Pour consulter les résultats provisoires du PRED 2018 :
http://pred.cames.online/web/home/resultats
Ces résultats provisoires et les recommandations présentés par les différentes commissions ont été validés au cours d’une séance plénière, regroupant tous les experts et le Secrétaire Général du CAMES. Ils seront par la suite soumis au CCG pour avis, avant l’accréditation définitive des offres de formation.
Pour rappel l’accréditation du CAMES englobe deux dimensions :
- une dimension reconnaissance qui implique des effets civils et académiques;
une dimension équivalence qui ne porte que sur des effets académiques.
Elle permet entre autres :
- de garantir la qualité de la formation ;
- d’assurer une meilleure adéquation formation/emploi ;
- d’assurer la mobilité professionnelle et académique.
Réaction du Secrétaire Général du CAMES, Pr Bertrand MBATCHI, à l’issue du 33e Colloque du PRED
Lundi CAMES : Monsieur le Secrétaire Général, quel bilan tirez-vous du 33e Colloque du Programme sur la Reconnaissance et l’Équivalence des Diplômes (PRED) et du 12e atelier de formation en assurance qualité de l’enseignement supérieur, que vous venez de clôturer, à Brazzaville au CONGO ?
Pr MBATCHI : Finalement le passage à Brazzaville n’aura pas été un incident de l’histoire, puisque nous avons pu, à cette occasion, récolter des résultats mémorables. D’abord pour la première fois au cours du Programme PRED, on a atteint un taux de réussite de 98,95 %. C’est beaucoup, mais cela reflète aussi tout le travail que nous avons abattu ensemble, pour que ces référentiels soient connus et que la vision soit partagée. Une vision d’accompagnement, car lorsqu’on se place dans une dynamique d’accompagnement, dans une dynamique d’assurance qualité, c’est-à-dire d’auto-évaluation suivie d’une évaluation externe sur la base du même référentiel, on devrait s’attendre à 100 % de réussite et là, nous nous en approchons. C’est donc réconfortant à ce titre.
C’est aussi réconfortant parce que ça été une expérience novatrice. Nous avons basculé au 100 % numérique au niveau du PRED. En effet les dossiers ont été déposés sur une plateforme collaborative dédiée, et ont été traités de manière numérique. Les résultats obtenus, y compris les rapports, ont également été générés en un clic. Ce qui est formidable, car cela constitue un gain de temps, de transparence et d’économie non négligeable. La politique managériale du CAMES vient de prendre un tournant décisif en ce qui concerne le PRED et bien évidemment on gagne en traçabilité.
À l’occasion également de cette session de Brazzaville, nous avons débouché sur de grandes recommandations dont certaines réaffirmaient celles qui existaient déjà, à savoir notamment une prise de conscience sur le fait qu’il faut que les établissements publics de l’enseignement supérieur prennent le pas, retrouvent leur mémoire d’antan, en revenant à l’évaluation PRED. C’est un passage obligé si l’on veut participer à la lutte consciencieuse contre le chômage des jeunes, pour une meilleure insertion sociale. Comment peut-on se satisfaire du chômage des jeunes alors que nous disposons, quelque part, des pistes qui nous permettent de procéder à des réajustements tels qu’on puisse mieux tenir compte du marché, de l’environnement, du comportement des étudiants conformément aux attentes des décideurs.
Un appel pressant a été lancé en direction des établissements publics, mais aussi des établissements privés d’enseignement supérieur qui viennent certes au PRED, mais en nombre encore insuffisant au regard de ceux qui restent en périphérie; il y a encore beaucoup de travail à faire. D’autres recommandations ont porté également sur le caractère durable de l’assurance qualité. Comment faire en sorte que l’assurance qualité soit appropriée, soit un levier durable, permanent du développement socio-économique de nos pays ? Comment faire que ça ne ressemble pas seulement à l’accréditation, mais devienne des pratiques au quotidien ? Des recommandations fortes ont été formulées pour la promotion des agences nationales d’assurance qualité et leur réseautage, la promotion des points contacts nationaux et institutionnels d’assurance qualité et leur animation, à travers des réseaux, car c’est à travers ces échanges que l’on peut promouvoir ensemble; l’assurance qualité.
La nécessité de promouvoir également les cellules institutionnelles d’assurance qualité a été soulevée. A cet effet, Le CAMES a élaboré des outils. Il reste maintenant à les utiliser à bon escient et à créer une animation pour les faire connaitre. L’Union africaine dans l’Agenda 2063 — L’Afrique que nous voulons en 2063 — entend mettre en place un cadre continental d’assurance qualité pour promouvoir la mobilité, pour une reconnaissance mutuelle. Dans ce contexte, il y a maintenant beaucoup de strates de l’assurance qualité qu’il faut désormais intégrer pour une vision holistique harmonieuse et efficace. On dénombre le niveau institutionnel, le niveau national, le niveau régional et enfin le niveau continental. Il a été demandé au CAMES de promouvoir sa vision de l’assurance qualité dans ce contexte parce qu’il faudrait qu’on puisse s’en approprier; afin que nous pussions avancer non pas en nous regardant en chiens de faïence, mais en travaillant de manière harmonieuse pour le développement d’abord du capital humain qui est la première richesse de développement et au-delà pour des effets induits sur le développement.